Pendant longtemps, les bâtiments ont été recouverts de manières diverses. On a d‘abord connu les façades classiques en crépi qui, ensuite, sont peu à peu passées de mode. Puis, les façades en verre se sont répandues de manière explosive, bien que cette solution ne soit pas toujours optimale en ce qui concerne la question du climat. Alors pourquoi ne pas envisager quelque chose qui soit "entre les deux" ?
De la tête aux pieds, la villa Ca' Gioia a été entièrement enveloppée de plaques de pierre frittée de Lapitec. © Andrea Matiradonna
Passé et avenir
Du fait du positionnement, en face, de la villa Angarano d'Andrea Palladio construite en 1556, Ca' Gioia entame, avec ce poids lourd historique de l'architecture inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, un dialogue affirmé mais harmonieux. La villa de Bassano del Grappa, conçue par l'architecte Francesco Pascali et achevée début 2021, dessine avec son plan en L les sédiments d'une construction rurale antérieure et interprète les classiques du langage architectural palladien. En face, le bâtiment plat à toit en bâtière, orienté vers l'ouest et légèrement surélevé, est relié au bâtiment principal à deux étages afin de créer un équilibre parfait entre les formes monumentales et la simplicité, fidèle à l'exemple de l'artiste de la Renaissance. Les volumes sont caractérisés par des géométries rigoureuses, dans lesquelles règne un équilibre précis entre les vides et les pleins.
Les façades ventilées sont de couleur Bianco Crema et les finitions Arena, Dune et Vesuvio. © Andrea Matiradonna
Cet équilibre est dû à des plaques de 12 millimètres d'épaisseur en pierre frittée de Lapitec qui enveloppent toute la villa - horizontalement, verticalement et également le toit - sur un total de 600 mètres carrés. Les dalles de grand format, de 1 500 par 3 365 millimètres, ont donc été à la fois coupées et posées sur toute leur longueur afin de créer une ambiance sur mesure, au centimètre près. Elles sont soutenues par un système d'ancrage mécanique dont les joints sont réduits au minimum afin de souligner le caractère monolithique et contemporain de la construction. La composante technologique revêt également une grande importance : outre sa résistance aux rayons UV, aux variations de température et aux intempéries, le matériau, entièrement non poreux, assure une isolation sèche en été en abaissant la température intérieure et, en hiver en tant que pierre frittée entièrement hydrofuge.
L'hôtel Nodo à Santiago du Chili se pare de la première façade bioactive du pays. © Christian Klotz
Ville et forêt
L'hôtel Nodo à Santiago du Chili, conçu par l'architecte Ricardo Stein, est le premier bâtiment de la capitale chilienne à lutter activement contre la pollution en Amérique du Sud. L'objectif du design n'était pas seulement d'établir iconographiquement une forêt dans une ville, mais aussi de le faire fonctionner comme une forêt qui purifie l'air, comme un organisme vivant artificiel. Pour atteindre cet objectif, Stein n'a pas opté pour une solution de design utilisant des matériaux naturels tels que la pierre et le bois ou pour la création d'espaces architecturaux dans lesquels les arbres pouvaient pousser - comme le célèbre "Bosco Verticale" de Stefano Boeri à Milan -, mais a plutôt opté pour une solution conceptuelle. "Nous étions à la recherche de surfaces qui nous rappellent le bois, en particulier les troncs d'arbres de la forêt, afin de représenter l'élément naturel. Nous avions besoin de quelque chose qui puisse contribuer à la lutte contre la pollution en faisant office d'authentique espace vert. Cela signifie que l'air est purifié comme avec de vrais arbres. Nous avons réalisé que les surfaces fabriquées par Laminam pouvaient remplir à la fois une image et une fonction".
Les panneaux de façade de Laminam rendent pleinement justice au projet, tant sur le plan visuel que sur le plan du contenu. © Christian Klotz
Les façades emblématiques du bâtiment sont recouvertes de 2 300 mètres carrés de panneaux Laminam d'une épaisseur de trois millimètres. Ceux-ci ont été traités avec une technologie bioactive qui agit comme un organisme végétal vivant sous l'effet de la lumière du soleil et qui purifie autant d'air que 1,5 hectare de forêt en un an. Les surfaces s'auto-nettoient avec l'eau de pluie, ce qui réduit considérablement les besoins de nettoyage et d'entretien, et permet de réaliser des économies considérables tout en préservant les caractéristiques et l'aspect du bâtiment à long terme.
Jeu d'ombre et de lumière : La façade triangulaire tridimensionnelle de HI-MACS est une particularité urbaine de jour comme de nuit. © Prashant Dubey, Nitish Goel
Lumière et forme
Située dans l'une des zones les plus fréquentées du centre-ville de New Delhi, la JK House de Conarch Architects est un immeuble de bureaux institutionnel qui fait sensation avec sa façade monumentale en trois dimensions. L'aspect expressif et plastique a été réalisé avec le matériau Solid-Surface HI-MACS, dans la teinte emblématique "Alpine White", qui transforme l'enveloppe du bâtiment en une œuvre d'art verticale et tridimensionnelle grâce à un savant agencement d'éléments triangulaires. Grâce à la translucidité du matériau minéral, des effets de lumière spectaculaires peuvent être obtenus par fraisage et rétroéclairage. Ainsi, le rétroéclairage LED de la façade, installé sur une grande surface derrière les formes géométriques, confère au bâtiment un charme tout particulier, même le soir et la nuit.
HI-MACS® Alpine White S728 est le premier matériau Solid-Surface à avoir obtenu l'agrément European Technical Approval ETA pour les applications en façade. © Prashant Dubey, Nitish Goel
La pierre acrylique répond aux exigences élevées des architectes bien au-delà des exigences esthétiques : le revêtement de façade en HI-MACS® ne produit cependant pas seulement un effet plastique, il affine et protège en même temps la structure du bâtiment. Elle est extrêmement résistante aux variations de température, à l'humidité, aux rayons UV, aux intempéries et aux autres influences extérieures. Elle peut être nettoyée grâce à sa surface uniforme et non poreuse et contribue ainsi à l'esthétique durable du bâtiment.
Un eyecatcher urbain impressionnant : l'angle de la façade rétroéclairée de la JK House à New Delhi. © Prashant Dubey, Nitish Goel
Cet article est une traduction éditée d'un texte rédigé
par Barbara Jahn